Ariel Arias Jimenez

Né à Marianao, à La Havane, en 1966 dans le sein d'une famille ouvrière. En 1999, après avoir fait une formation, il devient photographe indépendant. Il a fait plusieurs expositions personnelles et collectives à Cuba, aux Etats Unis, en Amérique Latine et en Europe et il remporte plusieurs prix. Il arrive en France en juillet 2007 où il continue son travail photographique. Aujourd’hui, il est auteur photographe et membre de l'UPP.

Ariel Arias parle...

Je voudrais rappeler en préambule que je suis venu à la photographie parce que je suis passionné d’histoires à lire et à raconter. Dès l’âge de 7 ans, j’ai commencé à écrire et à 30 ans, j’ai senti le besoin de m’exprimer autrement car les mots ne me suffisaient plus. J’ai donc cherché d’autres moyens d’expression et j’ai découvert que je pouvais, à travers la photographie, faire et raconter des histoires et mettre en forme à travers elles mes propres sentiments, angoisses et inquiétudes.

Photographier est pour moi une nécessité vitale. Même lorsque je n’arpente pas les rues avec mon appareil je vois des images tout le temps. Mon pays natal, Cuba, a sûrement conditionné en partie ma façon de voir et de faire voir des images et des histoires. C’est surtout dans la rue que j’ai promené mon objectif car la plupart de la vie s’y trouve et les cubains aiment être photographiés. A l’extérieur, tout m’interpelle car j’aime voir et observer le monde et les gens autour de moi, c’est une source inaltérable d’informations. En région parisienne, où je réside depuis peu, je retrouve aussi le moyen de documenter ici l’instant réel, qui m’est si cher, cet instant signifiant que la plupart des passants ne perçoivent pas car ils passent bien trop vite pour cela.

Moi, au contraire, je marche des heures, je flâne pourrait-on dire, à tout heure du jour et de la nuit, dans toutes sortes de quartiers (avec pourtant une préférence pour les quartiers animés qui me rappellent ma Havane) et je saisis ce moment qui me parle et qui saura parler au spectateur attentif et ouvert.

Et bien que la photographie soit toujours une histoire du passé, j’essaye d’en faire une histoire vivante car derrière chaque instant il y a une histoire ou un passage à conter. C’est une espèce d’intimité partagée qui se convertit, après le clic, en une sorte d’échange affectif entre ma personne et le sujet photographié. Et chacune de mes photos, riche en détails, raconte vraiment une histoire à part entière que chacun peut inventer ou réinventer. Ainsi je reste un peu l’écrivain de mon passé.

La rue et les gens sont mes sujets de prédilection mais je ne m’enferme pas pour autant dans un domaine. Je peux photographier également un monument ou un intérieur ou des nus. Mais si je fais des nus, je le fais comme lorsque je documente la vie de la rue, je le fais avec simplicité, en utilisant le décor quotidien de la personne, loin des normes imposées par la société, loin de l’hypocrisie des religions, de la pornographie.

Mes photos ne sont pas dénuées non plus d’un regard social et critique. Elles sont le témoin de notre époque et de ses difficultés à vivre, parfois à survivre, un message est derrière chacune d’elles mais chacun est libre de lire et de comprendre mes photos à partir de sa propre expérience, son propre regard. Je souhaite que celles-ci, au-delà de l’objet et de la scène photographiés, emportent les autres vers un ailleurs, fait de naturel, d’humanisme et de beaucoup d’amour.

 

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